Renforcez votre connexion à ce et ceux qui vous entourent

L’approfondissement de la connexion spirituelle est un facteur commun à tous les cas de rémission radicale étudiés par Kelly Turner. Beaucoup de personnes guéries ont développé une pratique spirituelle quotidienne, car elles se sont aperçues que c’était bon pour leur corps et leur esprit.

Ce nest pas le nom par lequel nous appelons la dimension spirituelle de notre vie qui compte, cest le sentiment de reliance et de paix qui nait dune pratique quotidienne, ainsi que les changements physiques et émotionnels quelle entraine.

Dans tous les cas, pour accroitre la place de ce sentiment d’être relié, il faut réduire votre activité : faites des pauses, dans votre journée, vos semaines ou vos années. De vraies pauses pour ne rien faire, pas pour enchainer des visites de villes et de musées, des kilomètres à pied ou à vélos, ou toute autre activité dite « de loisir ». 

Tant que vous êtes en mouvement permanent, vos pensées sont tournées vers lextérieur et vous ne pouvez entendre votre voix intérieure.

Utilisez aussi les temps « vides » de la journée pour vous tourner vers votre lieu de paix intérieure et chercher le calme au lieu de vous jeter sur votre téléphone ou de commencer à ruminer. Cela marche aussi avec les temps de transition pour aller d’un lieu à l’autre, d’un rendez-vous à l’autre, etc.

Les personnes guéries interrogées par Kelly Turner évoquent 5 points à propos de la spiritualité :

  • C’est une expérience concrète. Le plus souvent, les personnes vivent l’expérience spirituelle comme une énergie chaude et paisible qui les enveloppe dans une paix profonde et un amour inconditionnel. Cela ne résulte pas d’une croyance mais d’une pratique mentale et physique qui ouvre sur la perception de cette énergie spirituelle. La méthode importe peu. Il suffit de se brancher sur cette énergie, tous les jours si possible, pour en tirer des bienfaits.
  • Cela les aide à réaliser que nous vivons dans un flux d’amour profond et universel, accessible à tout moment si nous nous tournons activement vers lui. Ce fleuve de vie et de guérison souterrain est toujours présent, mais pour en profiter il faut prendre le temps de s’arrêter et de creuser un peu pour trouver l’eau. En outre, ces personnes considèrent que cette énergie nous relie tous au plus profond de nous-mêmes.
  • Toutes ces personnes se voient comme des êtres spirituels qui habitent temporairement un corps physique. Cette manière de voir les a beaucoup aidé à guérir : si vous croyez que le corps humain abrite une énergie spirituelle qui demande à être entendue et libérée, vous rechercherez le traitement de votre maladie au-delà des seuls aspects matériels. Ces personnes guéries pensent toutes que l’énergie spirituelle est un élément important d’un être humain et qu’on peut aider le corps à guérir en se branchant régulièrement sur cette énergie.
  • Découvrir son énergie spirituelle peut se déclencher en un instant, mais le plus souvent cela nécessite une pratique régulière, si possible quotidienne. Nous devons nous tourner régulièrement vers l’intérieur de notre être et chercher la paix qui s’y trouve. Comme pour l’exercice physique, plusieurs temps courts dans la journée sont plus bénéfiques qu’un seul temps plus long. Et un peu de pratique tous les jours est plus bénéfique qu’un long temps une fois par semaine.
  • Cela demande de ralentir et de cesser de se préoccuper de ce qui nous dirige vers l’extérieur, au moins à certains moments de la journée. Chacun peut trouver sa manière de faire, à travers la méditation, le jardinage, la marche douce, le yoga, le chant, la peinture, etc. Le but est toujours de calmer l’agitation du mental pour pouvoir prendre conscience de notre énergie spirituelle et trouver la paix intérieure.

Renforcez votre réseau de soutien

Prenez soin de vos relations, elles comptent énormément pour votre santé.

Les êtres humains ne sont pas faits pour la solitude. Nous avons tous besoin de connexions positives. Elles nous protègent du stress, de l’isolement et de la vulnérabilité. Il y a de plus en plus de recherches qui démontrent le pouvoir guérisseur de lamour et de lentraide sociale.

Le fait de nous sentir entourés et aimés, même si c’est par un animal, libère dans notre corps des hormones qui nous aident à nous sentir mieux au plan émotionnel et fortifient notre système immunitaire.

Le fait de recevoir de l’amour quand on est malade nous aide à guérir. Les connexions sociales de bonne qualité sont un nutriment essentiel à notre santé, comme tous les autres nutriments.

Comme eux, elles sont indispensables à la guérison. Notre environnement émotionnel est vital pour nous : nous avons absolument besoin de compassion envers nous-mêmes et envers autrui, ainsi que de la bienveillance et de l’amour d’autrui pour nous.

Les études montrent que de bons et forts liens sociaux sont plus positifs pour la santé et la longévité que l’exercice physique et un bon régime alimentaire. Et cela est vrai même si ces liens sont constitués d’une seule personne.

De même il est démontré que les malades qui bénéficient d’un groupe de soutien guérissent plus souvent que les autres, à pathologie équivalente.

Beaucoup des personnes interrogées par Kelly Turner lui ont dit qu’elles avaient l’habitude de donner de l’amour et du soutien et beaucoup plus de mal à le recevoir et qu’apprendre cela a été une grande part de leur chemin de guérison. Donner et recevoir sont tous les deux bénéfiques pour notre santé physique et psychologique.

Il ny a pas besoin de chercher des moments intenses damour. Celui-ci se manifeste le plus souvent par des micro-moments damour et de connexion, y compris avec des personnes que nous ne connaissons pas et ne reverrons jamais.

Il est très important d’avoir conscience de ces moments lorsque nous les vivons ou repensons à notre journée. D’où l’intérêt du journal de gratitude et de l’entrainement à la gratitude et au fait de savourer ces moments.

Etablir un réseau de soutien efficace au plan matériel comme au plan psychologique – est la base sur laquelle les autres changements pourront se construire.

Les 5 domaines du soutien :

  • Pratique
  • Information, conseils
  • Motivation
  • Communautaire : ceux qui vous donnent un sentiment de connexion avec un groupe et une intégration sociale
  • Emotionnel : ceux avec qui vous pouvez exprimer tout ce que vous ressentez et qui vous soutiennent inconditionnellement

Pensez à ces 5 domaines comme des piliers et voyez lesquels sont solides, vacillants ou carrément absents. Cherchez ensuite qui peut combler les manques ou renforcer un pilier : une seule personne ne peut pas vous apporter toute l’aide dont vous avez besoin et les aidants ont eux-mêmes besoin de souffler ou d’être soutenus.

Cultivez les émotions agréables

Quand nous sommes heureux et que nous nous sentons aimés et aimants, notre système immunitaire est renforcé. Notre corps produit un flot d’hormones curatives et bienfaisantes, comme la sérotonine, la relaxine, l’ocytocine, la dopamine et des endorphines. Celles-ci contribuent à :

  • Faire baisser la pression artérielle, le rythme cardiaque et le taux de cortisol,
  • Améliorer la circulation sanguine,
  • Augmenter l’activité des globules blancs pour soutenir le système immunitaire
  • Soutenir l’action des cellules tueuses naturelles, qui recherchent et éliminent les cellules cancéreuses

Cela a été démontré par de nombreuses études qui prouvent, notamment, que le nombre de cellules immunitaires augmente lorsqu’on regarde une comédie.

De manière plus large, des études montrent également que les personnes qui ont une attitude positive envers les autres et la vie vivent plus longtemps que les pessimistes.

Accroitre son bonheur et sa joie est donc essentiel pour guérir

Nous pouvons augmenter notre niveau de bonheur en nous exerçant un peu tous les jours. Les personnes guéries rencontrées par Kelly Turner ont dû faire de gros efforts au début pour mettre un peu de bonheur dans leur vie malgré leur maladie. Certains regardaient des vidéos amusantes, d’autres suivaient des cours de yoga, d’autres encore téléphonaient à des amis chers, etc.

Petit à petit, elles ont multiplié ces gestes pour que le bonheur prenne de plus en plus de place dans leur vie. En consacrant volontairement un peu de temps chaque jour à des activités réjouissantes, elles ont découvert qu’elles éprouvaient plus vite de la joie et que ses effets agréables duraient plus longtemps.

Attention : il ne s’agit pas de masquer les émotions douloureuses que l’on ressent, mais de donner volontairement un peu plus de place aux émotions agréables. Vous pouvez parfaitement accueillir votre tristesse et votre peur tout en passant, à certains moments, du temps à faire quelque chose qui vous fait rire.

Si vous vous donnez ne serait-ce que 5 minutes de bonheur par jour, vous aidez grandement votre système immunitaire à vous guérir.

Changez votre réseau par défaut

Notre réseau par défaut (RD), c’est l’ensemble des pensées – plus ou moins conscientes – qui sont les lunettes avec lesquelles nous voyons le monde, nous-même et notre vie.

Lorsque ce RD est fondé sur des idées pessimistes, il contribue à nous rendre malade et à nous empêcher de guérir.

Heureusement nous pouvons modifier notre RD en vivant délibérément de nouvelles expériences. La nouveauté modifie nos connexions neuronales et diminue l’empreinte des anciennes. Le but est de nous voir et de nous comprendre sous une lumière nouvelle.

Très souvent il sagit de vivre pour nous-même et non pour un public constitué de nos parents – ou de leur souvenir – de notre famille, nos amis, nos collègues de travail, nos voisins, etc.

Il sagit dabord dapprendre à prendre soin de soi, à poser des limites aux autres et à cette part de nous qui pense quelle doit répondre à leurs injonctions et être parfaite pour être aimée.

Apprendre à nous protéger nous-même ne demande pas forcément davoir de largent ou de changer de travail – même si parfois nous apprendrons à travailler différemment.

Cest reconnaitre que nous devons respecter notre corps et notre psyché et en prendre soin pour quils puissent être en bonne santé.

De toutes petites choses peuvent suffire : 15 minutes d’activité chaque jour pour nous faire plaisir, rien que pour nous, par exemple.

Se donner de petits moments de soin de soi répétés plusieurs fois par semaine a beaucoup plus d’impact que de prendre un long temps une fois par semaine seulement. Ecouter son corps et son intuition nous aide énormément à savoir comment nous allons pouvoir prendre soin de nous.

Nous devons effectuer des petits changements répétés dans la durée, de manière à créer progressivement une nouvelle manière de vivre qui contienne plus de joie et de détente et moins de stress.

C’est possible même si nous ne changeons rien extérieurement : le même conjoint, les mêmes enfants, le même travail, le même lieu de vie, etc. Et souvenez-vous qu’une nouvelle manière de faire doit être poursuivie pendant au moins 45 jours pour être ancrée durablement.

Nous avons aussi besoin de changer la perception que nous avons de nous-même et du monde. Car la croyance que le monde est dangereux, que les autres sont menaçants et que nous devons lutter en permanence pour survivre nous place dans un stress chronique, qu’aucun succès ne vient apaiser durablement.

De même pour la croyance que nous sommes là pour aider notre entourage ou d’autres personnes et que prendre soin de soi c’est égoïste et mal. La liste des croyances qui nous font du mal est souvent très longue. Limportant est den prendre conscience et de travailler à sen décoller puis à les modifier.

Le fait de se sentir en accord profond avec soi-même, de saimer tel quon est et de vivre en prenant soin de nous et en respectant nos besoins et nos limites a un double effet positif :

  • D’une part cela diminue notre niveau de stress et fait donc du bien à notre système immunitaire
  • D’autre part cela nous aide à mettre en œuvre tous les changements concrets qui vont, directement ou indirectement, stimuler notre système immunitaire.

La manière dont nous nous percevons a des conséquences directes sur notre santé. Par exemple, une étude a montré qu’avoir un regard positif sur le fait de vieillir est plus bénéfique pour la santé que l’exercice physique ou l’arrêt du tabac.

Les personnes qui ont guéri contre toute attente sont celles qui ont vu le possible là où les autres ne voyaient que la maladie.

Si vous êtes malade, vous n’êtes pas votre maladie. Elle ne vous définit pas. Aucune des étiquettes que nous posons sur nous ne nous définit. Guérir notre identité consiste à enlever toutes les étiquettes et comprendre qui nous sommes sans elles. Cela nous met en contact avec la partie la plus profonde de nous, celle qui existera toujours, quelles que soient les circonstances extérieures.

La maladie est parfois la seule manière dont quelquun sautorise à soccuper de lui-même.

Parfois aussi, une personne s’est tellement coupée de son être authentique que seule la maladie et la perspective de la mort lui donnent la lucidité et l’énergie pour se retrouver elle-même et se mettre à vivre en accord avec ce qu’elle est.

Regarder sa mortalité en face peut être le moteur d’une transformation puissante et provoquer le changement de perspective essentiel pour trouver sa véritable identité.

Jeffrey Rediger : « Aucune des guérisons que jai étudiées nest spontanée : elles ont toutes été préparées par un travail de fond. Aucune ne sest produite par hasard : toutes les personnes qui ont guéri ont réfléchi au sens à donner à leur vie et à la manière dont ils voulaient vivre. Puis elles ont mis en œuvre les changements nécessaires, sans se laisser arrêter par les obstacles ou les chutes. Elles ont toutes décidé de vivre en accord avec leur être authentique et non pour se conformer aux attentes des autres ».

Enfin, et ce n’est pas le moins important, soyez bienveillant y compris et peut-être surtout pour votre ombre, toutes ces dimensions de vous-même que votre éducation ne vous a pas autorisé à montrer et encore moins à utiliser. C’est en accueillant et en intégrant toutes ces parts de vous bien enfouies que vous trouverez la complétude.

Soyez bienveillant envers vous-même

Guérir ou être en bonne santé ne se résume pas à une liste de cases à cocher, cest beaucoup plus profond.

Jeffrey Rediger explique que toutes les personnes guéries quil a rencontrées ont changé leur relation à elles-mêmes, en apprenant à saimer, à se donner de limportance dans leur esprit et dans leur vie quotidienne et à prendre soin delles.

C’est cela qui leur a permis de mettre en œuvre les facteurs de guérison et de se frayer un chemin jusqu’à elle.

Osez l’autocompassion. Ce n’est ni du narcissisme, ni de la complaisance, ni un moyen de fuir ses responsabilités. Au contraire, en nous aidant à poser un regard bienveillant sur nous-mêmes, avec nos limites et nos insuccès, l’autocompassion nous aide à :

  • Mieux assumer ce que nous sommes et le résultat de nos actions.
  • Agir de manière plus authentique, avec nous-mêmes et avec les autres.
  • Être plus motivés pour atteindre nos objectifs et persévérer malgré les difficultés.

L’autocompassion repose sur deux constats universels :

  • Nous avons une relation avec nous-mêmes : nous nous regardons, nous nous parlons, nous interrogeons et nous répondons et nous nous jugeons en permanence, tour à tour positivement ou négativement et, parfois, très négativement.
  • Nous vivons nécessairement des périodes de souffrance car tout change au bout d’un certain temps, en nous et dans ce qui nous entoure : ce qui répond à nos besoins et nous rend heureux pendant une période plus ou moins longue ne nous satisfait plus ou vient à disparaitre.

L’autocompassion c’est la capacité à :

  • Accueillir, reconnaitre et s’exposer à nos difficultés et notre souffrance.
  • Avec une attitude de considération, de bienveillance et de gratitude envers nous-mêmes.

L’autocompassion c’est considérer nos erreurs et insuffisances avec douceur et compréhension, en acceptant que se tromper est le lot de tous les êtres humains, nous inclus.

L’autocompassion comporte trois dimensions :

  • S’ouvrir à lexpérience douloureuse, sans s’identifier à elle.
  • Ne pas se juger et se condamner, mais se regarder avec compréhension, douceur et soutien.
  • Ne pas s’isoler et se croire seul à vivre cette difficulté, mais prendre conscience que nos imperfections sont constitutives de notre humanité et s’ouvrir à ce sentiment d’humanité commune.

Concrètement, comment faire ?

Il existe de très nombreux outils permettant de développer notre autocompassion. Vous en trouverez, par exemple, dans le livre de Kristin Neff et Christopher Germer « Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience » (2020 Editions De Boeck supérieur), ou dans celui de Claire Mizzi et Céline Tran « Votre meilleur ami c’est vous » (2019 Editions J’ai Lu), qui donnent tous les deux également accès à des séances de méditation guidées en audio.

A titre d’illustration, voici quelques exemples de pratiques d’autocompassion :

  • Kristin Neff propose le mantra suivant, que vous pouvez utiliser dans chaque moment difficile de votre vie : « Cest un moment de souffrance. La souffrance fait partie de la vie.Que je sois bienveillant avec moi-même. » Ce mantra reprend de manière très synthétique les trois composantes de l’autocompassion :
    • « Cest un moment de souffrance » : s’ouvrir à l’expérience douloureuse sans s’identifier à elle ni penser qu’elle durera indéfiniment.
    • « La souffrance fait partie de la vie » : se souvenir que nous ne sommes pas seul à la ressentir développe la conscience de notre lien avec les autres êtres humains et de notre humanité commune.
    • « Que je sois bienveillant avec moi-même » : vouloir être bienveillant envers nous-mêmes.

Bien sûr, vous pouvez créer votre propre mantra avec les mots qui vous parleront le mieux pour exprimer les trois composantes de l’autocompassion.

  • Imaginez que c’est votre meilleur ami qui se trouve dans votre situation : que penseriez-vous ? Que lui diriez-vous ? Que feriez-vous ? Puis revenez à vous et voyez ce que vous pouvez vous dire et faire qui ressemblerait à cela.
  • Pratiquez la respiration affectueuse, créée par Kristin Neff et Christopher Germer, qui permet de se laisser apaiser, réconforter et soutenir par le rythme naturel de notre respiration.

Vous pouvez aussi utiliser les applications Petit Bambou ou Prezens, par exemple, qui contiennent de très nombreuses méditations pour être bienveillant envers vous.

Prenez – vraiment – soin de vous

Prenez – vraiment – soin de vous

(Extraits de la conclusion de l’atelier)

Aucun de ces piliers n’est suffisant à lui seul, c’est leur combinaison qui est efficace. 

Mais l’accent sur tel ou tel aspect est propre à chacun. 

5 points essentiels pour être efficace :

  • Restez en lien avec vos fortes raisons de vivre car elles sont votre motivation

Vous pouvez les écrire dans votre téléphone, sur votre table de nuit, dans votre salon, partout où cela vous aidera à vous en souvenir et à vous ancrer sur elles. 

Vous pouvez aussi mettre chez vous des photos ou des symboles qui vous les rappelleront. 

  • Fixez-vous des objectifs précis et par écrit : où en êtes-vous sur chacun des piliers et sur quoi vous voulez agir en priorité. 

Revoyez ce que vous avez écrit, les points que vous avez réussi à mettre en place et ceux sur lesquels vous avez à travailler. 

Faites-le au début de chaque mois au départ puis tous les trois mois ensuite. 

Si vous rencontrez des obstacles, cherchez comment les contourner ou les diviser en petites étapes. 

  • Ne soyez pas dans le « tout ou rien » : c’est trop difficile de tout mener de front et c’est très décourageant de se dire que tant qu’on n’a pas tout mis en œuvre, cela ne sert à rien. 

Fixez-vous des objectifs réalistes, les « plus petits pas possibles », ou les « pas de bébé ». Cela vous conduira de succès en succès, ce qui est très bon pour le moral. Vous pourrez ensuite augmenter la hauteur de la marche suivante. 

  • Soyez flexibleUne vie saine n’est pas un programme rigide, c’est un mode de vie qui évoluera avec le temps, comme vous-même.  

Il s’agit souvent de simplifier sa vie et de renoncer à des objectifs qui nous paraissaient essentiels mais se révèlent de très peu d’importance lorsqu’on est confronté directement au risque d’une mort rapide. 

  • Une des choses les plus importantes à faire est de vivre des moments heureux le plus souvent possible : cela renforce beaucoup l’efficacité du système immunitaire. Ne laissez pas la maladie envahir votre vie. 

Vous avez besoin de consacrer du temps à des activités et des personnes qui vous donnent de la joie, du bonheur. Commencez à vivre, enfin, comme vous le voulez. Faites ce que vous avez toujours voulu faire, et continuez jour après jour. 

Comme le dit une personne guérie d’un cancer dit incurable : « je trouve que trop de patients se concentrent sur l’idée de rallonger une vie dont ils ne profitent pas vraiment. 

En me faisant tout remettre à plat, le cancer m’a permis de réellement définir ce qui est pour moi une vie de qualité et de me mettre en quête de cette vie. 

Je pense que c’est là-dessus qu’il faudrait se concentrer : trouver le genre de guérison susceptible d’apporter une réelle et profonde amélioration de vie, même si on ne guérit pas ». 

Prenez – vraiment – soin de vous dans tous les domaines, c’est la clé de tout le reste. 

Se faire passer en premier est souvent le pas le plus difficile à faire, surtout pour les femmes qui ont souvent l’habitude inverse. Mais lorsque vous y arrivez – même par intermittence – cela déclenche tout le reste. 

Lorenzo Cohen : « décidez de vivre comme si votre vie en dépendait. Car c’est bel et bien le cas. 

Et souvenez-vous que le mieux-être que vous ressentirez n’aura rien de miraculeux ou de spontané : il reposera sur le principe de causalité

Vos choix, vos actions, votre santé, tout cela est interconnecté ». 

Jeffrey Rediger : « Affronter sa mort au lieu de l’éviter donne une autre dimension à la vie. 

Un feu brûle toutes les parties non essentielles de notre personnalité. Il met au grand jour ce que vous désirez vraiment vivre et vous ouvre les yeux sur qui vous êtes réellement

Il éclaire ce que vous avez besoin de soigner en vous et vous permet d’écrire une nouvelle histoire pour le reste de votre vie, quelle qu’en soit la durée ». 

Jeffrey Rediger encore : « D’une certaine manière, l’approche de la mort tue au sens figuré le faux self, cet ensemble de masques que nous mettons dans nos rapports avec nous-même et avec les autres

Affronter la peur de la mort, s’en libérer en acceptant vraiment notre mortalité tout en reconnaissant l’immense valeur de ce qui nous reste à vivre, nous permet de trouver la vie et de vivre en étant libre. » 

« Toutes les personnes guéries m’ont dit que comprendre la brièveté de leur seule et unique vie avait été métamorphosant et libérateur ». 

Attention : l’approche de la mort peut également nous paralyser si nous estimons que le temps qui nous reste n’a plus aucune valeur et aucun intérêt. 

Un tout dernier mot : ne vous laissez pas abattre par le découragement lorsqu’il viendra vous envahir. Comme le rappelle Bernie Siegel, la guérison qui vient de l’intérieur, comme tout vrai travail de création, implique un engagement durable, à la mesure du mal dont on souffre.

Les 8 piliers de la santé en synthèse 

Prenez soin de ce qui vous donne le goût de vivre :

  • Identifiez vos fortes raisons de vivre et consacrez-vous à elles le plus possible
  • Regagnez en force sur votre santé, suivez votre intuition et soyez bienveillant avec vous-même

Prenez soin de votre corps : 

  • Ecoutez votre corps et prenez en soin :  bouger plus, mieux dormir, mieux manger

Prenez soin de vos émotions : 

  • Réduisez votre stress
  • Faites de vos émotions vos alliées 

Prenez soin de vos relations avec ce et ceux qui vous entourent : 

  • Soignez votre environnement physique et psychologique
  • Renforcez votre soutien social 
  • Renforcez votre relation aux autres, à la nature, à la spiritualité, etc.

Chacun de ces 8 éléments est scientifiquement relié à une ou plusieurs caractéristiques biologiques nécessaires :

  • Soit pour former un cancer et le faire grandir 
  • Soit, au contraire, pour éviter son apparition et le faire disparaitre

Ces 8 éléments se renforcent l’un l’autre, dans un sens négatif comme dans un sens positif

 Par exemple pour le sens négatif :

  • Trop de stress nous pousse à de mauvais choix alimentaires et réduit l’effet positif de la nourriture saine. Cela diminue aussi notre motivation pour bouger, réduit notre sommeil et dégrade la qualité de nos relations sociales. 
  • Un mauvais sommeil nous pousse également à de mauvais choix alimentaires et réduit notre capacité de mouvement. 
  • Être trop exposé aux toxines environnementales peut attaquer notre corps et réduire notre énergie. 

Et pour le sens positif : 

  • Un cercle social solide nous aide à prendre et maintenir les bonnes habitudes de vie pour notre santé.
  • Bouger régulièrement diminue le stress, aide à manger plus sainement et favorise le sommeil.
  • Avoir de fortes raisons de vivre nous aide à rester en activité et connectés aux autres.
  • Et ainsi de suite …

Quelques points essentiels avant de commencer :

L’action sur ces 8 piliers ne remplace pas les traitements médicaux ou opérations chirurgicales nécessaires. Elle vient les compléter pour renforcer leurs effets positifs et réduire les éventuels effets secondaires. 

L’ensemble corps-esprit est d’une très grande complexité et de très nombreux facteurs entrent en jeu dans son équilibre ou son déséquilibre. Il n’y a donc aucune garantie qu’en mettant en pratique ces 8 piliers vous éviterez les maladies ou que vous guérirez si vous êtes malade. Mais de très nombreuses études scientifiques ont montré que chacun de ces piliers a un effet très bénéfique sur notre santé. Il est donc toujours utile de les mettre en pratique, en complément de vos traitements si vous êtes malade. 

Il n’y a pas d’ordre d’importance parmi ces piliers. Il faut agir sur les 8 à la fois car nous ne savons pas, pour l’instant, si certains sont plus essentiels que d’autres. 

Les 8 piliers peuvent se résumer à une phrase : « prenez vraiment soin de vous, sur tous les plans ». Respectez votre corps et votre esprit, dans tous les domaines de votre vie : votre couple, votre famille, votre travail ou vos occupations, vos loisirs, votre environnement, etc. Il faut donc agir sur tous les plans à la fois, même s’il y a des priorités différentes pour chacun. 

Il faut mettre beaucoup d’énergie dans ce processus de prendre soin de soi, surtout si c’est pour guérir d’une maladie grave. Vous devez vous engager fortement et pour plusieurs mois. En effet, notre environnement, notre alimentation, notre mode de vie, notre alimentation sont souvent très toxiques pour nous. Il faut donc ramer à contre-courant de nos habitudes et de notre environnement.

Molly, qui vit en bonne santé depuis 18 ans après un pronostic initial de quelques mois : « il faut investir 100% de son énergie et de son temps à guérir. Pour cela, il faut, notamment, ralentir et apprendre à écouter son corps. Tu dois accepter la maladie et décider qu’à partir d’aujourd’hui tu vivras différemment. C’est une acceptation à l’opposé de la résignation. En fait tu dois décider que tu veux vraiment vivre. »

Au début, cela demande beaucoup de temps et d’essais, parfois non couronnés de succès. Si vous persévérez, vous comprendrez beaucoup plus rapidement et facilement ce dont votre corps a besoin. 

Pour pouvoir tenir dans la durée, faites des choses qui sont vraiment bonnes pour vous et que vous faites par plaisir, pour vous faire du bien. 

Vivre pour être en bonne santé n’est pas une solution toute faite ni un ensemble de recettes à suivre fidèlement. C’est un mode de vie, une expérience dynamique, évolutive et toujours personnelle. C’est parfois un changement complet de conception de la vie et des rapports avec les autres. Il s’agit de vivre en prenant soin de soi, sur tous les plans. 

Si notre manière de vivre peut nuire gravement à notre santé, elle peut aussi être un véritable traitement. Il ne s’agit pas seulement de s’abstenir de ce qui nous fait du mal, mais d’adopter un mode de vie qui nous soigne et nous maintient en bonne santé

Lorenzo Cohen : « nous ne devrions pas attendre l’annonce d’une maladie pour comprendre qu’il faut faire attention à nous. Nous avons le droit de prendre soin de nous dès maintenant. »

Tournez-vous vers la vie et l’avenir, pas vers le passé. Meg Hirshberg, fondatrice de l’association Anticancer Lifestyle Program invite à se détourner de la culpabilité ou du regret pour diriger toute son attention et son énergie vers ce qui pourra vous aider à guérir : « ne regardez pas en arrière. Vous ne saurez jamais exactement ce qui a causé votre cancer. En revanche, vous pouvez changer des choses dans votre vie pour aller mieux. »

Lorenzo Cohen : « nos choix quotidiens ont un impact direct et mesurable sur le cancer et les autres maladies chroniques. Chacun de nous a le pouvoir de réduire ses risques d’avoir un cancer et d’augmenter ses chances de guérir s’il en a un ». 

Mieux se dire et mieux écouter avec la communication non violente

C’est un processus très simple à expliquer, mais qui nécessite du temps pour être pratiqué et intégré. Il a été mis au point et formalisé par Marshall Rosenberg, en particulier dans son ouvrage « les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs ».

Ce que n’est pas la communication non violente : 

Ce n’est pas une façon de fuir les problèmes et les difficultés, de faire comme si nous vivions dans un monde sans conflits. C’est au contraire une manière de pouvoir exprimer, fortement s’il le faut, ce qui ne nous convient pas et ce dont nous avons besoin. 

Ce n’est pas une technique pour manipuler les autres et obtenir d’eux ce que je veux. C’est une intention de vouloir exprimer mon ressenti et mes besoins de manière acceptable par l’autre et d’entendre les siens. 

Ce n’est pas une méthode avec des « trucs » mais une posture qui nous relie à ce qui est vivant en nous et nous aide à accueillir ce qui est vivant chez l’autre. 

Ce n’est pas magique : ce n’est pas parce que je m’exprimerais le mieux possible que l’autre accèdera forcément à mes demandes. 

« Le but de la CNV n’est pas d’obtenir ce que nous voulons, mais d’obtenir un lien humain qui permettra à chacun de voir ses besoins satisfaits. C’est aussi simple et aussi complexe que cela. »(Marshall Rosenberg)

La communication non violente a pour but prioritaire, avant d’aboutir à un résultat, de rétablir le lien entre les personnes pour qu’elles installent et/ou restaurent une relation qui favorise la reconnaissance et l’accueil de la réalité de chacun.

Avec le processus de la communication non violente, les critiques, accusations, jugements sont traduits en faits, sentiments et besoins afin de permettre, au-delà des mots, de clarifier les intentions, d’être entendu dans les besoins fondamentaux et de trouver par soi-même des solutions adaptées et durables en exprimant des demandes.

La communication non violente est une démarche en quatre temps : 

Observer ce qui se passe,

Identifier ses sentiments

Identifier ses besoins

Formuler une demande

Observer sans évaluer

C’est la base de la communication non violente. Si nous mélangeons observations et évaluations notre interlocuteur va se sentir critiqué et se fermer. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas faire part de nos évaluations, mais que nous devons les séparer de nos observations. 

C’est ce que je fais quand je dis, par exemple : « quand tu regardes ton téléphone pendant que je te parle (observation), j’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas (évaluation) ». 

En fait, nous passons la plupart de notre temps à juger et évaluer ce qui se passe, chez nous, chez les autres, dans le monde en général. C’est bon ou mauvais, beau ou laid, bête ou intelligent. Nous ne sommes quasiment jamais dans la simple observation et acceptation de ce qui se passe. 

L’observation est factuelle, sans interprétation et elle peut être partagée avec l’autre. Ce peut être le tout début de la discussion : voyons-nous la même chose ? 

Identifier et exprimer nos sentiments

Ce n’est pas facile car nous avons, la plupart du temps, appris à ne pas le faire et à les cacher sous les jugements sur autrui. 

Par exemple, au lieu de penser : « cela fait une heure qu’il parle, je suis fatigué, j’ai besoin d’une pause », nous nous dirons : « il est insupportable, il ne s’arrêtera donc jamais ». 

Du coup, nous manquons souvent de précision pour identifier nos sentiments et de vocabulaire pour les exprimer. Cela nécessite un apprentissage pour découvrir toute les nuances que peuvent prendre nos émotions et la variété des mots utilisables pour les dire. Vous trouverez dans les livres de CNV ou sur internet de nombreuses listes de sentiments qui vous aideront à élargir votre palette. 

Attention aux interprétations qui se cachent sous de faux sentiments. Si, par exemple je dis « je me sens nul quand je joue du piano », c’est une interprétation, un jugement que je porte sur moi. En revanche, dire : « je me sens mécontent de moi quand je joue du piano » c’est l’expression de mon sentiment. De même : « je suis vraiment à ma place quand j’encadre une équipe » est aussi un jugement. Le sentiment est : « je me sens heureux/dynamisé/joyeux quand j’encadre une équipe ».

Cela demande souvent de ralentir un peu, de prendre un peu de temps pour identifier nos sentiments avant de nous jeter dans l’action. Ce qui nous aide aussi à prendre un peu de recul par rapport à nos émotions et réduit le risque de dire ou faire quelque chose que nous pourrions regretter ensuite. 

Identifier les besoins qui sont à l’origine de nos sentiments

Notre ressenti est entièrement dû au fait qu’un besoin est, ou non, satisfait. Malheureusement nous n’avons pas appris à exprimer nos besoins, mais plutôt à porter des jugements sur l’autre, ce qui ne le rend pas disposé à entendre et satisfaire nos besoins. Par exemple, si mon conjoint rentre tard du travail et que je lui dis : « tu aimes ton travail plus que moi, tu me négliges, j’en ai marre », cela ne lui fera pas le même effet que si je lui fais part de mon besoin de plus de temps d’intimité avec lui ou elle. 

Il faut distinguer entre les besoins, d’une part, et les désirs ou les stratégies d’autre part. Les besoins sont généraux, universels, ils sont tous légitimes et ils nous rapprochent car nous avons tous les mêmes, alors que les désirs ou les stratégies sont propres à chaque personne et à chaque situation et souvent ils nous opposent s’ils sont trop différents ou incompatibles. Marshall Rosenberg donne en exemple le cas d’un couple qui se dispute pour savoir quoi faire un soir car l’un veut diner au restaurant et l’autre rester au coin du feu, c’est-à-dire deux désirs différents alors qu’ils ont le même besoin, celui d’un temps d’intimité avec l’autre. 

De même, vouloir une grosse voiture n’est pas un besoin, mais une stratégie, qui peut chercher à satisfaire un besoin d’intégration dans la société, un besoin de détente si je veux rouler dans le calme ou un besoin de sécurité pour réduire le risque de blessure en cas d’accident par exemple. 

Nous avons presque toujours des besoins différents dans une même situation, et parfois contradictoires. C’est important de les identifier, pour pouvoir être conscients du choix que nous faisons d’en privilégier un. Par exemple, ce soir j’ai envie de détente et de partage avec mes amis qui me proposent d’aller au restaurant, mais j’ai aussi envie de repos. Donc si je leur dis non pour le restaurant ce n’est pas parce que je ne veux pas les voir c’est parce que je choisis de satisfaire en priorité mon besoin de repos. Et je peux leur proposer de faire quelque chose ensemble dans le week-end. Ou, à l’inverse, je choisis de sortir avec eux en m’organisant pour avoir du temps de repos le lendemain. 

Nous n’agissons que pour répondre à des besoins. Quand nous disons : je n’ai pas le choix, je suis obligé de faire cela, c’est que nous n’avons pas identifié le ou les besoins auxquels nous répondons en le faisant.

Marshall Rosenberg évoque deux choses qu’il n’aimait pas faire : remplir des questionnaires après avoir vu ses patients et conduire ses enfants à l’école. Il a réalisé qu’il ne remplissait ces questionnaires que parce qu’il avait besoin d’argent et qu’il ne voulait pas prendre le risque de perdre son travail. Et il a pris conscience qu’il préférait prendre ce risque que de continuer à remplir ces questionnaires. Il a donc arrêté de le faire, sans d’ailleurs perdre son travail. 

Pour ses enfants, il a réalisé qu’en ayant choisi une école lointaine mais qui offrait une pédagogie qui lui convenait mieux que celle du quartier, il satisfaisait son besoin de donner à ses enfants une éducation en phase avec ses valeurs. Du coup, il s’est senti apaisé de les conduire, même si c’était loin, parce qu’il savait qu’il répondait alors à un besoin important pour lui. 

Identifier nos besoins derrière nos actions et nous relier à eux redonne du sens à ce que nous faisons. Parfois, cela peut aussi nous aider à identifier d’autres stratégies pour répondre à ce besoin. 

Il faut prendre d’abord soin nous-mêmes de nos besoins car sinon nous risquons de trop attendre de l’autre et de chercher à lui imposer de satisfaire nos besoins. 

Tous nos besoins ne seront pas satisfaits avec une seule personne, ni forcément dans l’immédiat ou complètement. Le plus précieux n’est pas forcément que le besoin soit satisfait mais d’abord qu’il soit reconnu, par moi d’abord et par les autres ensuite. Après je peux voir comment je peux le satisfaire, au moins partiellement ou plus tard. Par exemple si j’ai besoin de communion avec la nature alors que je vis en ville et que je ne pourrai pas aller habiter dans la campagne, je reconnais ce besoin et je cherche des stratégies pour le nourrir tout de même : je mets des fleurs dans le salon ou sur le balcon, je décide de manger une ou deux fois par semaine dans un jardin public, d’aller une fois par semaine ou par mois marcher dans la forêt, etc. Cette attitude permet de devenir très créatifs sur la manière dont nous pouvons répondre à un besoin sans être dans le tout ou rien. 

Etre attentif à nos besoins et en prendre soin n’est pas égoïste. Au contraire c’est la seule solution pour être réellement capable d’accueillir ceux des autres et de voir dans quelle mesure nous pouvons les satisfaire. Si, avant de rentrer chez vous vous prenez 5 minutes pour respirer, marcher, écouter de la musique ou toute autre activité qui vous fera du bien, vous serez beaucoup plus disponible pour accueillir votre conjoint ou vos enfants et pouvoir répondre à leurs besoins. Une relation non violente suppose que nous prenions soin de nos besoins tout autant que de ceux des autres. 

Formuler des demandes

Une demande en communication non violente est :

Concrète : autant un besoin est immatériel et général, autant une demande doit être concrète et précise. « Je veux avoir une meilleure communication avec toi » n’est pas une demande concrète. Dire : « serais-tu d’accord pour que nous prenions un quart d’heure ce soir après le repas pour parler de nos projets de vacances », est une demande concrète. 

Exprimée en langage positif : il est essentiel de dire ce que nous voulons plutôt que ce que nous ne voulons pas, car l’autre nous comprendra mieux. Marshall Rosenberg présente la situation de lycéens qui demandaient à leur proviseur de ne plus les maltraiter, ce qui ne changeait rien à l’attitude de celui-ci. Ils ont travaillé ensemble sur des demandes positives et concrètes, que le proviseur a entendu et accepté.

Réaliste et réalisable : si je me sens stressée dans une voiture parce que j’ai besoin de sécurité alors que le conducteur de la voiture dans laquelle je me trouve roule à 150 kms/h sur une autoroute, il n’est pas réaliste de lui demander de rouler à 80 kms/h. 

Cela implique parfois que la demande doit être faite petit pas par petit pas. Si mon enfant adolescent ne lit pas de livres et que je lui demande de se mettre à lire une heure par jour, je vais avoir du mal à me faire entendre. Il vaut mieux vaut commencer par un quart d’heure … De même, si mon conjoint rentre du travail à 21 heures tous les soirs, il n’est pas réaliste de lui demander d’arriver à 18 heures tous les jours, alors que demander une fois par mois ou tous les 15 jours à 19 heures a plus de chances d’être accepté. Souvent il sera utile d’introduire une notion de délai précis : par exemple non pas demander à quelqu’un : « pouvez-vous me rendre votre rapport pas trop tard ? » mais : « pouvez-vous me le donner vendredi prochain ? »

Attention à la différence entre demande et exigence : si nous ne sommes pas prêts à entendre un refus, ce n’est pas une demande et il ne faut pas faire semblant de la présenter comme cela. Dans le cadre professionnel par exemple, un manager ne demande pas à un salarié de respecter ses horaires de travail, c’est une exigence. Ce qu’il peut demander, c’est, lorsque c’est possible, comment les horaires peuvent être aménagés pour mieux convenir au rythme de travail du salarié dans le respect des contraintes de l’organisation. 

Et quand nous ne sommes pas en état de communiquer, que faire ?  

Parfois nous ne sommes pas disponibles pour un véritable échange et il vaut mieux le dire clairement à l’autre : « là maintenant, je suis trop fatigué, trop en colère, trop stressé, etc, et je ne me sens pas capable d’échanger avec toi sur ce sujet ; je te propose de nous voir à tel moment pour en parler, serais-tu d’accord ? »

Quelques formules utiles lorsqu’il est difficile pour nous d’échanger : 

– je suis complètement perdu, je ne sais plus où j’en suis

– je ne sais plus quoi dire 

– j’aimerais être constructif, mais je vois que j’ai du mal à ne pas t’en vouloir 

– je n’arrive pas à prendre ce que tu dis autrement que comme un reproche

– j’ai envie de revenir en arrière, je viens d’exprimer un jugement que je retire

– je ne t’ai pas écouté, j’étais ailleurs

L’important dans ce type de situations c’est de faire savoir à l’autre où nous en sommes, ce qui se passe chez nous, pour qu’il ne soit pas dans l’incertitude ou, pire, qu’il ne pense pas que nous sommes indifférents, agressifs, culpabilisants, etc. 

C’est toujours l’idée qu’il faut soigner la relation avant tout, car c’est notre bien le plus précieux. Toutes les études sur les conditions du bonheur montrent que le critère essentiel est la qualité des relations que nous entretenons avec les autres, bien loin devant tous les aspects matériels. 

Encore plus d’outils pour aller bien

Extraits du livre « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » de Raphaëlle Giordano. 

  • L’appareil photo imaginaire : soyez à l’affut et focalisez-vous sur le beau, l’agréable, le réjouissant, l’amusant, le touchant partout où vous allez, dans la rue, au bureau, à la maison, chez des amis etc. Cela permet de se constituer un catalogue d’images positives, auxquelles vous pouvez repenser pour revenir à un meilleur état. 
  • Le carnet du positif : par thème, notez vos grands et petits succès, vos grandes et petites joies, en commençant par le passé puis en le complétant chaque jour ou chaque semaine.
  • Changer de dialogue intérieur : dites-vous à vous-même des choses positives sur vous et votre vie, et n’hésitez pas à vous dire : « je t’aime », cela peut paraitre ridicule mais ça marche. 
  • Le code rouge : un signe à convenir avec votre conjoint ou vos enfants pour indiquer que la discussion risque de mal tourner. Cela permet de se mettre à parler de la relation et de ce que l’on ressent et non plus du sujet sur lequel on commence à se disputer, sur lequel on reviendra ensuite. 
  • La créativité amoureuse : dans votre vie de couple, osez la créativité ! Faites des brainstormings avec votre partenaire en suivant la règle du CQFD : C, pas de critique ni de censure ; Q pour quantité : émettez le maximum d’idées ; F pour bienvenue au farfelu : notez toutes les idées, même les plus folles ; D pour démultiplication : une idée en appelle une autre, ça s’appelle rebondir. 
  • Décoller ses timbres : dire au fur et à mesure ce qu’on a sur le cœur pour éviter l’effet cocotte-minute. 
  • Faire le chat : s’accorder de (petits ou grands) moments pour ne rien faire, juste être là et se laisser vivre. 
  • La mission « grand blanc » : le ménage in et out. In : identifiez tout ce qui vous parait toxique, néfaste, sclérosant dans votre relation aux autres, votre organisation, votre mode de vie. Vous pouvez faire une liste de « je ne veux plus … ».   Out : regardez tout ce que vous voulez apporter ou améliorer dans votre vie et faites-le, par étapes si besoin. 
  • Pensées et attitudes positives : cherchez le positif et exprimez-vous de manière positive et active plutôt que négative et passive. Dire « je n’y arriverai jamais » ne fait pas le même effet que de dire « c’est un objectif très ambitieux, qu’est-ce que je peux mettre en œuvre pour l’atteindre et quelles ressources intérieures ou aides extérieures je peux mobiliser pour cela ? »

Comment donner plus de sens à sa vie ?

« Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va » Sénèque.

Avez-vous déjà eu l’impression que votre vie manquait de sens et que vous ne saviez pas comment faire pour l’augmenter ?

Vous êtes-vous déjà senti tiraillé.e entre vos aspirations profondes et vos occupations quotidiennes ?

Si vous avez répondu oui à l’une des deux questions au moins, vous êtes normal !

Et vous avez bien raison de chercher à sortir de cette insatisfaction : les personnes qui ont le sentiment que leur vie a un sens vivent plus longtemps et en meilleure santé physique et psychologique que les autres[1].

Nous avons tous le désir de vivre une vie pleine de sens et pourtant nous pensons et agissons trop souvent d’une manière qui ne nourrit pas cette recherche. C’est, entre autres, parce que nous imaginons le sens de notre vie comme :

  • quelque chose qui doit nous tomber dessus, comme un coup de foudre amoureux ;
  • quelque chose de massif, qui doit impacter l’ensemble de notre vie et se traduire par des choix fondamentaux ;

En réalité, le sens de la vie ne nous tombe pas dessus comme le destin dans une tragédie grecque, c’est quelque chose qui se construit, le plus souvent, par des petites actions quotidiennes et que nous pouvons cultiver et renforcer consciemment et délibérément.

Alors, comment donner plus de sens à notre vie ?

Il faut commencer par identifier nos valeurs et bien les distinguer de nos objectifs :

  • Nos valeurs correspondent à la manière nous voulons vivre, la personne que nous voulons être dans nos interactions avec les autres et avec nous-même. Par exemple, je veux me donner à fond dans ce que je fais, être créatif et innovant, être un appui pour les autres, agir avec honnêteté et authenticité, avoir l’esprit de compétition, etc. etc. Nos valeurs sont notre boussole, elles nous indiquent dans quelle direction nous voulons aller dans notre vie. Mais elles ne peuvent jamais être atteintes, car elles ne sont pas liées à un évènement particulier. Par exemple vouloir être respectueux de son partenaire de vie est une valeur : vous n’aurez jamais terminé de l’être. De même, manger sainement est une valeur, ce n’est jamais définitif.
  • Nos objectifs sont des choses ou des états que nous voulons acquérir ou atteindre. Pour reprendre les deux exemples précédents, être marié ou perdre 5 kilos sont des objectifs.

Si vous voulez aller à New York ou Rio de Janeiro, c’est un objectif : une fois que vous y êtes, vous avez atteint cet objectif. En revanche, vouloir aller toujours vers l’Ouest est une valeur : vous ne l’atteindrez jamais, il sera toujours possible pour vous de continuer vers l’Ouest.

Une différence essentielle entre les valeurs et les objectifs c’est que la satisfaction apportée par l’atteinte d’un objectif est liée à un résultat futur et elle sera temporaire, car nous nous habituons toujours à ce que nous avons obtenu et notre satisfaction, même la plus intense au départ, décroit mécaniquement avec le temps. Cela s’appelle « l’habituation hédonique ».

Vivre selon nos valeurs, en revanche, nous apporte une satisfaction immédiate et sans cesse renouvelée car la vie nous apporte en permanence de nouvelles occasions d’agir de manière cohérente avec nos aspirations profondes et d’en être satisfaits. Cela ne veut pas dire que nous ne nous fixons pas d’objectifs, mais nous ne dépendons pas d’eux pour profiter de ce que nous vivons et être heureux. En outre, même si nous n’atteignons pas du tout, ou pas complètement notre objectif, nous sommes tout de même satisfaits du chemin que nous avons parcouru. C’est un des sens de la formule : « le bonheur n’est pas dans le but, mais dans le chemin ».

Une autre différence – très importante en pratique – entre les objectifs et les valeurs c’est qu’il peut y avoir une infinité de raisons qui vous interdiront d’atteindre vos objectifs alors que rien ni personne ne peut vous empêcher de vivre selon vos valeurs.

Si, par exemple, vous voulez devenir Président de la République, vous pouvez imaginer l’ensemble des personnes et des circonstances qui se dresseront contre vous et feront obstacle à ce que vous atteigniez cet objectif … En revanche, si une de vos valeurs est de contribuer à améliorer le monde qui vous entoure, vous avez une multitude d’actions possibles pour cela et vous trouverez toujours de quoi vous engager, même si ce n’est qu’une heure par semaine dans une association.

De même, si vous pensez que vous ne serez heureux que dans un type de métier ou d’emploi déterminé et que les circonstances ne vous permettent pas de l’occuper ou vous obligent à le quitter, vous serez frustré, découragé et malheureux. En revanche, si vous savez quelles sont les valeurs importantes pour vous dans la vie professionnelle, vous pouvez toujours les mettre en action, quel que soit votre travail et même s’il ne s’y prête pas aussi bien que vous le voudriez. Vous aurez donc une dose de satisfaction dans votre métier et vous pourrez même chercher à l’accroitre en mettant davantage en pratique vos valeurs sans être obligé d’attendre un nouveau poste pour cela. Il est même très probable que cette attitude vous aidera précisément à trouver un travail dans lequel vous pourrez mieux vivre vos valeurs.

Si vous avez le sentiment que vous ne connaissez pas bien vos valeurs, voici plusieurs pistes pour vous aider :

  • Soyez attentifs aux moments de votre vie qui ont du sens pour vous.  Une fois par semaine vous pouvez repenser aux jours écoulés et trouver 5 moments particulièrement riches de sens pour vous. Puis demandez-vous ce qui leur a donné ce sens particulier : que faisiez-vous, comment vous êtes-vous comporté, quelles qualités avez-vous montré dans ces moments ?
  • Imaginez que vous avez gagné 80 millions d’euros au Loto. Bon, d’accord pendant plusieurs mois vous allez faire le tour du monde, acheter plusieurs maisons et voitures, peut-être un bateau ou deux, donner beaucoup d’argent à vos proches, etc. Puis, un jour, la satisfaction de ce gain aura disparu et vous vous retrouverez dans votre état d’avant, celui dans lequel vous êtes aujourd’hui[2]. Qu’est-ce qui vous donnera vraiment envie de vous lever le matin ? Qu’auriez-vous envie de faire ? Avec qui ? Comment vous comportez-vous avec les gens ? Notez vos réponses, voyez quelles valeurs elles vous indiquent et comment vous pouvez agir dès maintenant en fonction de ces valeurs. C’est tout l’intérêt de cette approche : elle ne nécessite aucun moyen particulier, vous pouvez la mettre en œuvre quelle que soit votre vie actuelle. Tous les entrepreneurs à succès qui n’étaient pas des héritiers disent la même chose : commencez petit et persévérez, c’est la clé de la réussite. Dans un tout autre registre, celui de l’humanitaire, Mère Téresa ou l’abbé Pierre ont, eux aussi, commencé en s’occupant d’une seule personne, puis d’une autre, et encore une autre et ainsi de suite.
  • Si vous aviez une baguette magique et que vous pouviez faire en sorte d’avoir la totale approbation et estime de tous ceux qui vous entourent, quoi que vous fassiez, même tueur en série. Que feriez-vous de votre vie ? Comment traiteriez-vous les autres ?
  • Imaginez que vous fêtez vos 80 ans, entouré de vos proches et de vos amis. Plusieurs d’entre eux vont prendre la parole pour parler de vous et de votre vie. Qu’aimeriez-vous qu’ils disent ?

Je vous invite à répondre à ces questions par écrit, cela vous aidera à donner des réponses plus riches, pour mieux identifier vos valeurs. En retour, cela vous motivera encore plus pour vivre ce qui vous fait vraiment vibrer, ce qui vous fait vous sentir pleinement vivant.


[1] Parmi les nombreuses études en ce sens, voir par exemple https://www.psychiatrist.com/JCP/article/Pages/meaning-in-life-and-physical-mental-and-cognitive-functioning.aspx

[2] Les études montrent que le niveau de bonheur des gens ayant eu de gros gains dans une loterie diminue très rapidement du fait de l’habituation hédonique et qu’après deux ou trois ans, ils retrouvent leur niveau de bonheur antérieur. Voir par exemple https://www.madmoizelle.com/gagner-loto-bonheur-506929