Renforcez votre connexion à ce et ceux qui vous entourent

L’approfondissement de la connexion spirituelle est un facteur commun à tous les cas de rémission radicale étudiés par Kelly Turner. Beaucoup de personnes guéries ont développé une pratique spirituelle quotidienne, car elles se sont aperçues que c’était bon pour leur corps et leur esprit.

Ce nest pas le nom par lequel nous appelons la dimension spirituelle de notre vie qui compte, cest le sentiment de reliance et de paix qui nait dune pratique quotidienne, ainsi que les changements physiques et émotionnels quelle entraine.

Dans tous les cas, pour accroitre la place de ce sentiment d’être relié, il faut réduire votre activité : faites des pauses, dans votre journée, vos semaines ou vos années. De vraies pauses pour ne rien faire, pas pour enchainer des visites de villes et de musées, des kilomètres à pied ou à vélos, ou toute autre activité dite « de loisir ». 

Tant que vous êtes en mouvement permanent, vos pensées sont tournées vers lextérieur et vous ne pouvez entendre votre voix intérieure.

Utilisez aussi les temps « vides » de la journée pour vous tourner vers votre lieu de paix intérieure et chercher le calme au lieu de vous jeter sur votre téléphone ou de commencer à ruminer. Cela marche aussi avec les temps de transition pour aller d’un lieu à l’autre, d’un rendez-vous à l’autre, etc.

Les personnes guéries interrogées par Kelly Turner évoquent 5 points à propos de la spiritualité :

  • C’est une expérience concrète. Le plus souvent, les personnes vivent l’expérience spirituelle comme une énergie chaude et paisible qui les enveloppe dans une paix profonde et un amour inconditionnel. Cela ne résulte pas d’une croyance mais d’une pratique mentale et physique qui ouvre sur la perception de cette énergie spirituelle. La méthode importe peu. Il suffit de se brancher sur cette énergie, tous les jours si possible, pour en tirer des bienfaits.
  • Cela les aide à réaliser que nous vivons dans un flux d’amour profond et universel, accessible à tout moment si nous nous tournons activement vers lui. Ce fleuve de vie et de guérison souterrain est toujours présent, mais pour en profiter il faut prendre le temps de s’arrêter et de creuser un peu pour trouver l’eau. En outre, ces personnes considèrent que cette énergie nous relie tous au plus profond de nous-mêmes.
  • Toutes ces personnes se voient comme des êtres spirituels qui habitent temporairement un corps physique. Cette manière de voir les a beaucoup aidé à guérir : si vous croyez que le corps humain abrite une énergie spirituelle qui demande à être entendue et libérée, vous rechercherez le traitement de votre maladie au-delà des seuls aspects matériels. Ces personnes guéries pensent toutes que l’énergie spirituelle est un élément important d’un être humain et qu’on peut aider le corps à guérir en se branchant régulièrement sur cette énergie.
  • Découvrir son énergie spirituelle peut se déclencher en un instant, mais le plus souvent cela nécessite une pratique régulière, si possible quotidienne. Nous devons nous tourner régulièrement vers l’intérieur de notre être et chercher la paix qui s’y trouve. Comme pour l’exercice physique, plusieurs temps courts dans la journée sont plus bénéfiques qu’un seul temps plus long. Et un peu de pratique tous les jours est plus bénéfique qu’un long temps une fois par semaine.
  • Cela demande de ralentir et de cesser de se préoccuper de ce qui nous dirige vers l’extérieur, au moins à certains moments de la journée. Chacun peut trouver sa manière de faire, à travers la méditation, le jardinage, la marche douce, le yoga, le chant, la peinture, etc. Le but est toujours de calmer l’agitation du mental pour pouvoir prendre conscience de notre énergie spirituelle et trouver la paix intérieure.

Renforcez votre réseau de soutien

Prenez soin de vos relations, elles comptent énormément pour votre santé.

Les êtres humains ne sont pas faits pour la solitude. Nous avons tous besoin de connexions positives. Elles nous protègent du stress, de l’isolement et de la vulnérabilité. Il y a de plus en plus de recherches qui démontrent le pouvoir guérisseur de lamour et de lentraide sociale.

Le fait de nous sentir entourés et aimés, même si c’est par un animal, libère dans notre corps des hormones qui nous aident à nous sentir mieux au plan émotionnel et fortifient notre système immunitaire.

Le fait de recevoir de l’amour quand on est malade nous aide à guérir. Les connexions sociales de bonne qualité sont un nutriment essentiel à notre santé, comme tous les autres nutriments.

Comme eux, elles sont indispensables à la guérison. Notre environnement émotionnel est vital pour nous : nous avons absolument besoin de compassion envers nous-mêmes et envers autrui, ainsi que de la bienveillance et de l’amour d’autrui pour nous.

Les études montrent que de bons et forts liens sociaux sont plus positifs pour la santé et la longévité que l’exercice physique et un bon régime alimentaire. Et cela est vrai même si ces liens sont constitués d’une seule personne.

De même il est démontré que les malades qui bénéficient d’un groupe de soutien guérissent plus souvent que les autres, à pathologie équivalente.

Beaucoup des personnes interrogées par Kelly Turner lui ont dit qu’elles avaient l’habitude de donner de l’amour et du soutien et beaucoup plus de mal à le recevoir et qu’apprendre cela a été une grande part de leur chemin de guérison. Donner et recevoir sont tous les deux bénéfiques pour notre santé physique et psychologique.

Il ny a pas besoin de chercher des moments intenses damour. Celui-ci se manifeste le plus souvent par des micro-moments damour et de connexion, y compris avec des personnes que nous ne connaissons pas et ne reverrons jamais.

Il est très important d’avoir conscience de ces moments lorsque nous les vivons ou repensons à notre journée. D’où l’intérêt du journal de gratitude et de l’entrainement à la gratitude et au fait de savourer ces moments.

Etablir un réseau de soutien efficace au plan matériel comme au plan psychologique – est la base sur laquelle les autres changements pourront se construire.

Les 5 domaines du soutien :

  • Pratique
  • Information, conseils
  • Motivation
  • Communautaire : ceux qui vous donnent un sentiment de connexion avec un groupe et une intégration sociale
  • Emotionnel : ceux avec qui vous pouvez exprimer tout ce que vous ressentez et qui vous soutiennent inconditionnellement

Pensez à ces 5 domaines comme des piliers et voyez lesquels sont solides, vacillants ou carrément absents. Cherchez ensuite qui peut combler les manques ou renforcer un pilier : une seule personne ne peut pas vous apporter toute l’aide dont vous avez besoin et les aidants ont eux-mêmes besoin de souffler ou d’être soutenus.

Cultivez les émotions agréables

Quand nous sommes heureux et que nous nous sentons aimés et aimants, notre système immunitaire est renforcé. Notre corps produit un flot d’hormones curatives et bienfaisantes, comme la sérotonine, la relaxine, l’ocytocine, la dopamine et des endorphines. Celles-ci contribuent à :

  • Faire baisser la pression artérielle, le rythme cardiaque et le taux de cortisol,
  • Améliorer la circulation sanguine,
  • Augmenter l’activité des globules blancs pour soutenir le système immunitaire
  • Soutenir l’action des cellules tueuses naturelles, qui recherchent et éliminent les cellules cancéreuses

Cela a été démontré par de nombreuses études qui prouvent, notamment, que le nombre de cellules immunitaires augmente lorsqu’on regarde une comédie.

De manière plus large, des études montrent également que les personnes qui ont une attitude positive envers les autres et la vie vivent plus longtemps que les pessimistes.

Accroitre son bonheur et sa joie est donc essentiel pour guérir

Nous pouvons augmenter notre niveau de bonheur en nous exerçant un peu tous les jours. Les personnes guéries rencontrées par Kelly Turner ont dû faire de gros efforts au début pour mettre un peu de bonheur dans leur vie malgré leur maladie. Certains regardaient des vidéos amusantes, d’autres suivaient des cours de yoga, d’autres encore téléphonaient à des amis chers, etc.

Petit à petit, elles ont multiplié ces gestes pour que le bonheur prenne de plus en plus de place dans leur vie. En consacrant volontairement un peu de temps chaque jour à des activités réjouissantes, elles ont découvert qu’elles éprouvaient plus vite de la joie et que ses effets agréables duraient plus longtemps.

Attention : il ne s’agit pas de masquer les émotions douloureuses que l’on ressent, mais de donner volontairement un peu plus de place aux émotions agréables. Vous pouvez parfaitement accueillir votre tristesse et votre peur tout en passant, à certains moments, du temps à faire quelque chose qui vous fait rire.

Si vous vous donnez ne serait-ce que 5 minutes de bonheur par jour, vous aidez grandement votre système immunitaire à vous guérir.

Changez votre réseau par défaut

Notre réseau par défaut (RD), c’est l’ensemble des pensées – plus ou moins conscientes – qui sont les lunettes avec lesquelles nous voyons le monde, nous-même et notre vie.

Lorsque ce RD est fondé sur des idées pessimistes, il contribue à nous rendre malade et à nous empêcher de guérir.

Heureusement nous pouvons modifier notre RD en vivant délibérément de nouvelles expériences. La nouveauté modifie nos connexions neuronales et diminue l’empreinte des anciennes. Le but est de nous voir et de nous comprendre sous une lumière nouvelle.

Très souvent il sagit de vivre pour nous-même et non pour un public constitué de nos parents – ou de leur souvenir – de notre famille, nos amis, nos collègues de travail, nos voisins, etc.

Il sagit dabord dapprendre à prendre soin de soi, à poser des limites aux autres et à cette part de nous qui pense quelle doit répondre à leurs injonctions et être parfaite pour être aimée.

Apprendre à nous protéger nous-même ne demande pas forcément davoir de largent ou de changer de travail – même si parfois nous apprendrons à travailler différemment.

Cest reconnaitre que nous devons respecter notre corps et notre psyché et en prendre soin pour quils puissent être en bonne santé.

De toutes petites choses peuvent suffire : 15 minutes d’activité chaque jour pour nous faire plaisir, rien que pour nous, par exemple.

Se donner de petits moments de soin de soi répétés plusieurs fois par semaine a beaucoup plus d’impact que de prendre un long temps une fois par semaine seulement. Ecouter son corps et son intuition nous aide énormément à savoir comment nous allons pouvoir prendre soin de nous.

Nous devons effectuer des petits changements répétés dans la durée, de manière à créer progressivement une nouvelle manière de vivre qui contienne plus de joie et de détente et moins de stress.

C’est possible même si nous ne changeons rien extérieurement : le même conjoint, les mêmes enfants, le même travail, le même lieu de vie, etc. Et souvenez-vous qu’une nouvelle manière de faire doit être poursuivie pendant au moins 45 jours pour être ancrée durablement.

Nous avons aussi besoin de changer la perception que nous avons de nous-même et du monde. Car la croyance que le monde est dangereux, que les autres sont menaçants et que nous devons lutter en permanence pour survivre nous place dans un stress chronique, qu’aucun succès ne vient apaiser durablement.

De même pour la croyance que nous sommes là pour aider notre entourage ou d’autres personnes et que prendre soin de soi c’est égoïste et mal. La liste des croyances qui nous font du mal est souvent très longue. Limportant est den prendre conscience et de travailler à sen décoller puis à les modifier.

Le fait de se sentir en accord profond avec soi-même, de saimer tel quon est et de vivre en prenant soin de nous et en respectant nos besoins et nos limites a un double effet positif :

  • D’une part cela diminue notre niveau de stress et fait donc du bien à notre système immunitaire
  • D’autre part cela nous aide à mettre en œuvre tous les changements concrets qui vont, directement ou indirectement, stimuler notre système immunitaire.

La manière dont nous nous percevons a des conséquences directes sur notre santé. Par exemple, une étude a montré qu’avoir un regard positif sur le fait de vieillir est plus bénéfique pour la santé que l’exercice physique ou l’arrêt du tabac.

Les personnes qui ont guéri contre toute attente sont celles qui ont vu le possible là où les autres ne voyaient que la maladie.

Si vous êtes malade, vous n’êtes pas votre maladie. Elle ne vous définit pas. Aucune des étiquettes que nous posons sur nous ne nous définit. Guérir notre identité consiste à enlever toutes les étiquettes et comprendre qui nous sommes sans elles. Cela nous met en contact avec la partie la plus profonde de nous, celle qui existera toujours, quelles que soient les circonstances extérieures.

La maladie est parfois la seule manière dont quelquun sautorise à soccuper de lui-même.

Parfois aussi, une personne s’est tellement coupée de son être authentique que seule la maladie et la perspective de la mort lui donnent la lucidité et l’énergie pour se retrouver elle-même et se mettre à vivre en accord avec ce qu’elle est.

Regarder sa mortalité en face peut être le moteur d’une transformation puissante et provoquer le changement de perspective essentiel pour trouver sa véritable identité.

Jeffrey Rediger : « Aucune des guérisons que jai étudiées nest spontanée : elles ont toutes été préparées par un travail de fond. Aucune ne sest produite par hasard : toutes les personnes qui ont guéri ont réfléchi au sens à donner à leur vie et à la manière dont ils voulaient vivre. Puis elles ont mis en œuvre les changements nécessaires, sans se laisser arrêter par les obstacles ou les chutes. Elles ont toutes décidé de vivre en accord avec leur être authentique et non pour se conformer aux attentes des autres ».

Enfin, et ce n’est pas le moins important, soyez bienveillant y compris et peut-être surtout pour votre ombre, toutes ces dimensions de vous-même que votre éducation ne vous a pas autorisé à montrer et encore moins à utiliser. C’est en accueillant et en intégrant toutes ces parts de vous bien enfouies que vous trouverez la complétude.

Soyez bienveillant envers vous-même

Guérir ou être en bonne santé ne se résume pas à une liste de cases à cocher, cest beaucoup plus profond.

Jeffrey Rediger explique que toutes les personnes guéries quil a rencontrées ont changé leur relation à elles-mêmes, en apprenant à saimer, à se donner de limportance dans leur esprit et dans leur vie quotidienne et à prendre soin delles.

C’est cela qui leur a permis de mettre en œuvre les facteurs de guérison et de se frayer un chemin jusqu’à elle.

Osez l’autocompassion. Ce n’est ni du narcissisme, ni de la complaisance, ni un moyen de fuir ses responsabilités. Au contraire, en nous aidant à poser un regard bienveillant sur nous-mêmes, avec nos limites et nos insuccès, l’autocompassion nous aide à :

  • Mieux assumer ce que nous sommes et le résultat de nos actions.
  • Agir de manière plus authentique, avec nous-mêmes et avec les autres.
  • Être plus motivés pour atteindre nos objectifs et persévérer malgré les difficultés.

L’autocompassion repose sur deux constats universels :

  • Nous avons une relation avec nous-mêmes : nous nous regardons, nous nous parlons, nous interrogeons et nous répondons et nous nous jugeons en permanence, tour à tour positivement ou négativement et, parfois, très négativement.
  • Nous vivons nécessairement des périodes de souffrance car tout change au bout d’un certain temps, en nous et dans ce qui nous entoure : ce qui répond à nos besoins et nous rend heureux pendant une période plus ou moins longue ne nous satisfait plus ou vient à disparaitre.

L’autocompassion c’est la capacité à :

  • Accueillir, reconnaitre et s’exposer à nos difficultés et notre souffrance.
  • Avec une attitude de considération, de bienveillance et de gratitude envers nous-mêmes.

L’autocompassion c’est considérer nos erreurs et insuffisances avec douceur et compréhension, en acceptant que se tromper est le lot de tous les êtres humains, nous inclus.

L’autocompassion comporte trois dimensions :

  • S’ouvrir à lexpérience douloureuse, sans s’identifier à elle.
  • Ne pas se juger et se condamner, mais se regarder avec compréhension, douceur et soutien.
  • Ne pas s’isoler et se croire seul à vivre cette difficulté, mais prendre conscience que nos imperfections sont constitutives de notre humanité et s’ouvrir à ce sentiment d’humanité commune.

Concrètement, comment faire ?

Il existe de très nombreux outils permettant de développer notre autocompassion. Vous en trouverez, par exemple, dans le livre de Kristin Neff et Christopher Germer « Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience » (2020 Editions De Boeck supérieur), ou dans celui de Claire Mizzi et Céline Tran « Votre meilleur ami c’est vous » (2019 Editions J’ai Lu), qui donnent tous les deux également accès à des séances de méditation guidées en audio.

A titre d’illustration, voici quelques exemples de pratiques d’autocompassion :

  • Kristin Neff propose le mantra suivant, que vous pouvez utiliser dans chaque moment difficile de votre vie : « Cest un moment de souffrance. La souffrance fait partie de la vie.Que je sois bienveillant avec moi-même. » Ce mantra reprend de manière très synthétique les trois composantes de l’autocompassion :
    • « Cest un moment de souffrance » : s’ouvrir à l’expérience douloureuse sans s’identifier à elle ni penser qu’elle durera indéfiniment.
    • « La souffrance fait partie de la vie » : se souvenir que nous ne sommes pas seul à la ressentir développe la conscience de notre lien avec les autres êtres humains et de notre humanité commune.
    • « Que je sois bienveillant avec moi-même » : vouloir être bienveillant envers nous-mêmes.

Bien sûr, vous pouvez créer votre propre mantra avec les mots qui vous parleront le mieux pour exprimer les trois composantes de l’autocompassion.

  • Imaginez que c’est votre meilleur ami qui se trouve dans votre situation : que penseriez-vous ? Que lui diriez-vous ? Que feriez-vous ? Puis revenez à vous et voyez ce que vous pouvez vous dire et faire qui ressemblerait à cela.
  • Pratiquez la respiration affectueuse, créée par Kristin Neff et Christopher Germer, qui permet de se laisser apaiser, réconforter et soutenir par le rythme naturel de notre respiration.

Vous pouvez aussi utiliser les applications Petit Bambou ou Prezens, par exemple, qui contiennent de très nombreuses méditations pour être bienveillant envers vous.