Guérir ou être en bonne santé ne se résume pas à une liste de cases à cocher, c’est beaucoup plus profond.
Jeffrey Rediger explique que toutes les personnes guéries qu’il a rencontrées ont changé leur relation à elles-mêmes, en apprenant à s’aimer, à se donner de l’importance dans leur esprit et dans leur vie quotidienne et à prendre soin d’elles.
C’est cela qui leur a permis de mettre en œuvre les facteurs de guérison et de se frayer un chemin jusqu’à elle.
Osez l’autocompassion. Ce n’est ni du narcissisme, ni de la complaisance, ni un moyen de fuir ses responsabilités. Au contraire, en nous aidant à poser un regard bienveillant sur nous-mêmes, avec nos limites et nos insuccès, l’autocompassion nous aide à :
- Mieux assumer ce que nous sommes et le résultat de nos actions.
- Agir de manière plus authentique, avec nous-mêmes et avec les autres.
- Être plus motivés pour atteindre nos objectifs et persévérer malgré les difficultés.
L’autocompassion repose sur deux constats universels :
- Nous avons une relation avec nous-mêmes : nous nous regardons, nous nous parlons, nous interrogeons et nous répondons et nous nous jugeons en permanence, tour à tour positivement ou négativement et, parfois, très négativement.
- Nous vivons nécessairement des périodes de souffrance car tout change au bout d’un certain temps, en nous et dans ce qui nous entoure : ce qui répond à nos besoins et nous rend heureux pendant une période plus ou moins longue ne nous satisfait plus ou vient à disparaitre.
L’autocompassion c’est la capacité à :
- Accueillir, reconnaitre et s’exposer à nos difficultés et notre souffrance.
- Avec une attitude de considération, de bienveillance et de gratitude envers nous-mêmes.
L’autocompassion c’est considérer nos erreurs et insuffisances avec douceur et compréhension, en acceptant que se tromper est le lot de tous les êtres humains, nous inclus.
L’autocompassion comporte trois dimensions :
- S’ouvrir à l’expérience douloureuse, sans s’identifier à elle.
- Ne pas se juger et se condamner, mais se regarder avec compréhension, douceur et soutien.
- Ne pas s’isoler et se croire seul à vivre cette difficulté, mais prendre conscience que nos imperfections sont constitutives de notre humanité et s’ouvrir à ce sentiment d’humanité commune.
Concrètement, comment faire ?
Il existe de très nombreux outils permettant de développer notre autocompassion. Vous en trouverez, par exemple, dans le livre de Kristin Neff et Christopher Germer « Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience » (2020 Editions De Boeck supérieur), ou dans celui de Claire Mizzi et Céline Tran « Votre meilleur ami c’est vous » (2019 Editions J’ai Lu), qui donnent tous les deux également accès à des séances de méditation guidées en audio.
A titre d’illustration, voici quelques exemples de pratiques d’autocompassion :
- Kristin Neff propose le mantra suivant, que vous pouvez utiliser dans chaque moment difficile de votre vie : « C’est un moment de souffrance. La souffrance fait partie de la vie.Que je sois bienveillant avec moi-même. » Ce mantra reprend de manière très synthétique les trois composantes de l’autocompassion :
- « C’est un moment de souffrance » : s’ouvrir à l’expérience douloureuse sans s’identifier à elle ni penser qu’elle durera indéfiniment.
- « La souffrance fait partie de la vie » : se souvenir que nous ne sommes pas seul à la ressentir développe la conscience de notre lien avec les autres êtres humains et de notre humanité commune.
- « Que je sois bienveillant avec moi-même » : vouloir être bienveillant envers nous-mêmes.
Bien sûr, vous pouvez créer votre propre mantra avec les mots qui vous parleront le mieux pour exprimer les trois composantes de l’autocompassion.
- Imaginez que c’est votre meilleur ami qui se trouve dans votre situation : que penseriez-vous ? Que lui diriez-vous ? Que feriez-vous ? Puis revenez à vous et voyez ce que vous pouvez vous dire et faire qui ressemblerait à cela.
- Pratiquez la respiration affectueuse, créée par Kristin Neff et Christopher Germer, qui permet de se laisser apaiser, réconforter et soutenir par le rythme naturel de notre respiration.
Vous pouvez aussi utiliser les applications Petit Bambou ou Prezens, par exemple, qui contiennent de très nombreuses méditations pour être bienveillant envers vous.